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Zotto, biographie

Zotto ou la renaissance du hip-hop made in Mali.
Il s’appelle Ahmed Tidiane Touré mais ses intimes et les adeptes de la sphère musicale malienne l’appellent Zotto. Souvenez-vous, au début des années 90, le régime en déclin du dictateur Moussa Traoré et cette formidable envie de liberté d’une bande de gamins d’Afrique. Elle s’exprime dans des assemblées appelées « Grin » ou se mêlent Dance Battles et échanges de flow sur le mode Super African Rub A Dub Style. Le Zottola n’est pas en reste comme celui qui en devient naturellement le leader. Après tout « Zotto » ne signifie t-il pas L’union ?
 
Revenu fraîchement du royaume de la new wave british, ou il passe quelques vacances aux cotés de sa mère, notre artiste ne lâche rien et booste littéralement le milieu Hip Hop local. Il est vrai que le pays d’Ali Farka Touré et de Salif Keïta est un immense chantier en jachère. Il faudra toute l’énergie de quelques précurseurs comme Zotto et ses Boyz pour faire la révolution musicale tant attendue. Le sommet de cette première partie de l’épopée arrive le 08 juin 1992 au palais de la culture de Bamako lors de la cérémonie d’investiture du premier président malien élu démocratiquement, Alpha Oumar Konaré.
 
Forts de la notoriété qu’ils ont acquise sur les rives du fleuve Niger, les membres du clan Zotto sillonnent le continent, notamment à Dakar ou ils enregistrent leur premier opus en 1997, mais malgré l’espoir suscité par le changement politique, Zotto connaîtra les geôles à la suite des titres extraits du second opus comme « Allah Akbar », les ventes sont énormes et l’engouement populaire suit à tel point que le scène griotique les sollicite. Au même titre que les organismes sociaux pour faire passer des messages conscients sur les thèmes de l’excision, la polygamie, le VIH ou la pauvreté.
 
L’ambition aidant, l’Europe devient alors la priorité, festivals, scènes diverses se présentent mais l’effet tarde à venir. Les années 2000 commencent de manière bien terne. Et le pire est à venir. Sans papiers, isolé et désormais absent des charts et des esprits, Zotto trouve asile dans un de ces immeubles insalubres qu’abrite la capitale française.

Un jour de janvier 2003, cette maudite battisse brûle et emporte avec elle « les martyrs de l’indifférence » parmi lesquels deux de ses amis très proches. Il s’en sortira… mais à quel prix ! Un coma, de longs mois de rééducation avec au final une renaissance car Zotto s’en est sorti et par la même nous a libéré.
 
Son nouvel opus s’appelle « Nteriké, les amis perdus » mais sont-ils seulement les siens ? Il y a dans le flow de ce bonhomme au sourire vrai et touchant un art vocal que l’on entend en nous et surtout une part de vérité que l’on aimerait se dire plus souvent.
 
Qu’il évoque la douleur de la perte de ceux qui furent arrachés à l’existence devant ses yeux (Nteriké), sa foi inébranlable (Allah) ou la femme universelle (Mussow), le constat est la : Zotto est un artiste inspiré et inventif. Qu’il se soit entouré de la crème des figures de la place (parmi lesquelles Olkainry, Trade Union ou Alima Touré, la future révélation de la scène malienne) ou qu’il livre ses émotions en solo, Zotto captive et signe des morceaux tantôt entonnant d’énergie (Toubaboula), tantôt d’introspection avec Lamso (mon Afrique).
 
A ceux qui pensaient que le hip hop made in Mali ne trouvait plus son essence que sur les bords de scène ou entre deux samples venant d’Obamaland, Zotto tend une invitation à un long et beau voyage au pays de l’espérance, des mots simples et du talent.

Contacts promo : Dims Records
http://www.dailymotion.com/dimamarecords
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